Cet été, le Cheikh ZAYED bin SULTAN AL NAHYAN a fêté ses 34 ans à la tête du gouvernement de l'Émirat d'Abû Dhabi.
Le Cheikh ZAYED, est présent partout ici. Son portrait dans les rues, ses discours, sa photo dans la presse quotidienne…
Mais qui est il vraiment? Je n'ai pas la prétention d'y répondre, et je me contente de donner une rapide biographie, et quelques extraits de discours classés par thèmes.

Né vers 1918 (la date exacte n'est pas connue), il est le plus jeune fils du Cheikh ZAYED bin KHALIFA (1922-1926), et sa famille règne sur l'Émirat depuis plus de trois siècles.

A sa naissance, les états du sud du golfe arabique étaient sous la domination Britannique, le pays était pauvre, sous-développé, et vivait principalement de la pêche et des perles.
Même pour un prince, l'éducation se limite à l'enseignement des principes de l'Islam, il n'y a pas d'équipement moderne, pas de routes, ni d'hôpitaux.

Fils cadet, il décide dans les années 30 de partir vivre dans le désert en compagnie d'une tribu bédouine, afin de partager leur vie et mieux connaître le pays.
Son frère aîné, le Cheikh Sultan gouverne alors l'Émirat et, à l'arrivée des premières équipes de géologues, il confie à son frère la charge de les accompagner dans leurs recherches.
C'est son premier contact avec l'industrie pétrolière qui va faire la fortune de son pays.

En 1946, il est désigné pour représenter son frère aîné dans la région d'AL AIN.
Vieille oasis occupée depuis plus de 5000 ans, la ville est à la frontière du sultanat d'Oman.
Le Cheikh ZAYED est responsable de l'administration des 6 villages et des régions avoisinantes. C'est lors de cette période qu'il va apprendre à gouverner.
Il stimule l'économie locale, change les règles de gestion de l'eau, fait aménager de nouveaux canaux, et entreprend le reboisement de la palmeraie.

Il finance lui-même la première école moderne après une visite en Grande-Bretagne et en France.
Ce voyage lui donne des idées mais il avoue lui-même que:
« Je rêvais souvent de voir notre pays rattraper le monde moderne, mais je ne pouvais rien faire parce que je n'avais pas moi-même les moyens de réaliser ces rêves »
C'est avec les bénéfices de la première exploitation pétrolière (1962) qu'il va pouvoir disposer des moyens de financer ces projets.
Mais son frère aîné, devant les difficultés financières des années 30, hésitait à investir les nouveaux revenus du pétrole. Devant son opposition, le conseil de famille décide de le destituer au profit du Cheikh ZAYED. 
Il accède donc au pouvoir le 6 Août 1966, et décide de mettre en pratique les acquis de son expérience d'AL AIN.
« Le chemin était tracé. Il ne s'agissait pas de trouver de nouvelles idées, mais de mettre en œuvre les idées rassemblées depuis des années. »
C'est après le départ des Britanniques (1971) que l'idée de créer un fédération commence à prendre forme.
Devant regrouper les 7 Émirats des ETATS de la TREVE, ainsi que Qatar et Barhein, la Fédération de Émirats Arabes Unis est créée le 2 décembre 1971 (Qatar et Barhein préfèrent garder leur indépendance).
A partir de ce moment, une grande partie des revenus du pétrole d'Abû Dhabi sont reversés au budget de la fédération, le Cheikh ZAYED recherche le consensus avec les autres princes:
« Je n'impose le changement à personne. Ce serait de la tyrannie. Nous avons tous nos opinions, et ces opinions peuvent évoluer.
Quelques fois, nous mettons toutes nos opinions en commun, et nous en tirons un seul point de vue. C'est notre manière de pratiquer la démocratie. »

Malgré le pessimisme des uns et des autres, au cours des 30 dernières années, les EAU se sont développés à un rythme élevé, et le pays a été transformé de façon spectaculaire.
Avec aujourd'hui presque 3 millions d'habitants, le pays est stable, aussi bien au niveau politique, qu'économique, et cela en dépit de l'insécurité qui règne dans la région.

LA RICHESSE:
« La richesse n'est pas l'argent. La richesse, c'est les hommes. C'est là que réside la véritable puissance »
«  Si la richesse n'est pas utilisée avec le savoir nécessaire à son emploi judicieux, et sous la direction d'esprits éclairés, elle est destinée à diminuer et disparaître. Le meilleur usage que l'on puisse faire de la richesse, c'est d'investir dans l'éducation et la formation, aujourd'hui pour les générations futures »

LA PLACE DES FEMMES:
« Les femmes ont le droit de travailler partout. L'Islam confère aux femmes leur statut légitime, et les encourage à travailler dans tous les secteurs, du moment qu'on les traite avec le respect qui leur est du. […] Ce que les femmes ont accompli dans les Émirats me réjouit et me satisfait »

LE TRAVAIL:
« Le travail est d'une grande importance et d'une grande valeur, tant pour les individus que pour les sociétés. Le montant du salaire ne reflète pas la valeur d'une personne. Ce qui importe, c'est le sens de la dignité et du respect de soi. »

LE PASSE:
«  L'histoire est une chaîne ininterrompue d'évènements. Le présent n'est qu'une extension du passé. Celui qui ne connaît pas son passé ne peut pas tirer pleinement parti de son présent et de son avenir, car c'est le passé qui nous instruit. »

L'ECOLOGIE:
« Nous chérissons notre environnement parce qu'il fait partie intégrante de notre pays, de notre histoire et de notre patrimoine. Que ce soit sur terre ou sur mer, c'est dans cet environnement qu'on vécu et survécu nos ancêtres. S'ils y sont parvenus, c'est seulement parce qu'ils étaient conscients de la nécessité de le préserver pour les générations futures »
« Protéger l'environnement est un devoir. Si nous échouons, nos enfants seront bien en droit de nous reprocher d'avoir dilapider cette part essentielle de leur héritage et de notre patrimoine»

LA DEMOCRATIE PARLEMENTAIRE:
« pourquoi abandonner un système dont notre peuple est satisfait pour en introduire un qui ne semble engendrer que contestation et affrontement?
Notre système de gouvernement est fondé sur notre religion, et c'est ce que souhaite notre peuple.
S'il recherche des alternatives, nous sommes prêts à l'écouter. […] nous faisons tous partie de la même communauté, le peuple dirige et obéit à la fois »

L'ISLAM:
« L'Islam est une religion civilisatrice qui confère à l'homme sa dignité. Un véritable musulman ne fait pas de mal aux autres. L'Islam est une religion de tolérance et de pardon, et non pas de guerre.
C'est une religion de dialogue et de compréhension. C'est la justice sociale islamique qui demande à chaque Musulman de respecter l'autre. Voir en chaque personne, quelle que soit sa religion ou sa race, une âme chère. »

« Nous voyons autour de nous, à présent des hommes violents qui prétendent parler au nom de l'Islam. L'Islam ne reconnaît rien dans leurs paroles. Si ces hommes souhaitent vraiment être entendus des Musulmans, et du monde, ils devraient commencer par écouter les paroles de Dieu et de son prophète. Mais ces gens n'ont rien à voir avec l'Islam. Ce sont des apostats et des criminels »